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En écrivant pour moi, et en parcourant pour vous, tous passionnés que nous sommes de courses en montagne, il faut garder en mémoire ce terrible accident survenu en fin de course, et rendre hommage aux coureurs qui nous ont quittés et s'associer à la souffrance de toutes les personnes touchées directement et indirectement par ce drame.
J'ai longtemps hésité à faire un récit de mon épreuve, qui fut merveilleuse , magique, ... les superlatifs ne manquent pas, mais toute cette saveur n'est plus la même. Je me lance, le récit sera certainement rempli de joie, de plaisir, ... comme si il avait été écrit en direct, sur le moment ... sachant qu'à l'heure actuelle, mes pensées restent tournées vers tous ceux qui souffrent et souffriront certainement longtemps de cette tragédie ...
Le Lémurien
MERCREDI 17 JUIN
Il est 18h00. Je suis en Gare de Dax avec tout mon équipement, chargé comme un âne ! Un sac sur le dos avec la tente, mon sac de course, les bâtons à la main, ... le top du confort ! Un dernier bisou à mes petites femmes sur le quai de la gare car elles n'ont pu être du voyage cette fois, et me voilà parti en direction de Bordeaux pour rejoindre le Poulet.
Vers 20h30, il me rejoint devant la Gare, et nous livre un bon petit repas fait maison, il ne manque rien, même pas les petits chocolats qui vont bien ! Je sens déjà qu'on va pas s'ennuyer avant le départ ... quel phénomène ce Poulet ! 22h00. Il nous prendre le train de nuit direction Nice, avec couchettes. Un de nos compagnons de route nous donnera même toutes les infos pour rejoindre la Gare Routière au sortir du train, parfait, pas de stress. Après un petit déjeuner en terrasse fort agréable, nous prendrons cette fois le bus pour rallier St Martin de Vésubie !
JEUDI 18 JUIN
Voiture - Train - Train - Tramway - Bus ... et un peu de marche à pied (le top avec les sacs !) et nous voilà au Camping à la Ferme St Joseph à St Martin ... enfin !!! Il est midi quand même ... déjà 18 heures que je suis parti de Dax ! C'est pas la porte à côté, c'est le moins qu'on puisse dire ... mais quand on voit où on arrive, on est pas déçu !!
Le Village de Saint Martin de Vésubie à 980m
Si on est là le jeudi, c'est qu'il y a une raison; en fait je voulais profiter un peu du coin, de la montagne, en dehors de la course, calmement, une sorte d'acclimatation avant le Jour J ! A peine le temps de poser les sacs, et nous voilà partis avec le matos de course, les bâtons, direction la Cime du Piagu !! Quand j'ai vu les magnifiques panoramiques mis en ligne sur le site officiel de la course, j'ai été scotché ! On aperçoit presque tout le parcours de la haut !! Une aubaine, obligés d'y aller !! ... seul bémol, çà fait quand même 14km et 1350m de D+/- ... le Poulet me prends pour un fou ! Doit y avoir un peu de vrai, mais on va la jouer cool ... on a le temps, il fait beau. Juste le temps de prendre 2 sandwiches sur la place, et nous voilà d'attaque en sens inverse du final de la course de samedi. La montée est terrible, technique, mais les paysages sont de toute beauté. Nous croisons même les GO (Gentils Organisateurs) en train de baliser ce final, et ceux-ci nous annoncent encore 2 heures de montée alors que nous avons fait la moitié !! ... finalement, en 1 heure, nous serons au sommet ... sans commentaires...
''Petit Echauffement'' avec le Poulet au Sommet du Piagu le Jeudi
Quel bonheur de se retrouver en montagne ! Malgré le fait que je me sente très bien préparé, je n'ai pas mis les pieds sur un caillou depuis 1 mois, à cause de petites douleurs que j'ai préféré ne pas aggraver (le plan d'entrainement), donc je retrouve desuite mon élément ! Je sors la carte, je tente de visualiser le parcours qui nous attend, on aperçoit encore tous les névés persistants, ... çà mets dans l'ambiance, c'est clair ! Une réelle source de motivation cette ballade avec le Poulet. Toujours égal à lui-même, il vous gratifie ci-dessous d'une petite vidéo sympa !!! Un petit message pour lui, ce sera sympa !!
Sur la redescente, on en profite pour se reposer quelque peu, et sur le bas pour faire quelques photos sympas au dessus du village ... 4 heures de ballade A/R (une descente un peu rapide peut être ... lol) et nous sommes de retour au Camping.
Petite accélération juste pour la photo ...
Pour le reste, la fin de journée est consacrée au repos, un bon repas, Jean Pierre (Alais Caillou !!) nous a rejoint avec Dominique, tout est parfait, le week end démarre sur de bons rails !! En parlant de çà justement, il n'en est pas de même pour tous, notre Pilou (son récit) est bloqué en Gare de Paris, y a eu un bug SNCF ... son arrivée sera décalée au vendredi AM ...
Un peu de récup quand même ...
VENDREDI 19 JUIN / VEILLE DU DEPART
Cette fois, c'est repos obligatoire ! Pas de rando au Piagu ... faut tout préparer. Celà ne m'empêchera pas de faire mon petit footing matinal, 20', histoire de transpirer un peu, de passer au village pour regarder le bulletin météo (pas très bon ...), et de trouver par hasard le groupe des Corses pour une petite causette, faute de footing collectif puisque personne n'a voulu venir avec moi ... au retour, préparation du campement pour la petite nuit à venir (réveil à 2h45) et normalement pour la suivante ...
Installation du campement
Après avoir fait le plein de glucides à midi, c'est sieste obligatoire ! Même si je ne m'endors pas (le Poulet l'a fait pour les autres au moins !), c'est important de s'octroyer un temps de pause, à ne rien faire (facile), à ne penser à rien (plus difficile) ... la journée passe à une vitesse folle !!!
Il doit être aux alentours des 16h. Les affaires, sacs, et sac ravitaillement sont quasi-prêts ! Les bonhommes sont reposés. Il est temps de repartir au village, pour le retrait des dossards, histoire de rentrer un peu plus dans la course, et surtout de retrouver Pilou qui termine son périple avec Sylvain ! Record battu : temps estimé entre Domicile et St Martin : 20 heures !! nous sommes enfin tous là, réunis autour d'un verre (Perrier pour moi vous avez vu !!), et c'est bien là l'essentiel ! On laisse le temps au Poulet de finir tout le gateau, et nous nous rendons ensuite à la Conférence de Guillaume Millet mis en place gratuitement pour les coureurs dans le cadre de la course ! Présentation très claire et très instructive sur notre pratique d'extrême endurance ... j'adhère au discours à 200%, mais j'étais déjà convaincu avant de venir !
Dernier moment de détente avec le repas d'avant course dans une des magnifiques ruelles du village de St Martin de Vésubie, encore une petite bière pour certains (cherchez pas mon verre n'est pas sur la photo!) ... et cette fois, on a jamais été aussi prêt !! En tout, je suis très content d'être venu un peu en avance, je me suis régalé ces 2 journées avec le Poulet et tous les potes, et ces moments d epartage sont aussi importants que toutes les émotions que l'on peut vivre sur la course elle-même ! Merci les gars, vivement la prochaîne ...
De bons moments de rigolade avant course avec Poulet, Pilou, Caillou, Sylvain et Dominique.
LA COURSE
Nous y voilà ! Depuis le temps qu'on l'attends cette épreuve. Déjà fasciné par les reportages magazines des éditions passées, j'avais coché cette épreuve depuis longtemps, surtout qu'elle a (avait) lieu tous les 2 ans ! Haute Montagne, paysages très purs, technicité, dénivellé, animaux sauvages, lacs d'altitude, et adversité, voilà les ingrédients que je suis venu cherché pour cette 5ème Edition du Grand Raid du Mercantour ! Une édition raccourcie de 20km en raisin de passages encore trop enneigés, mais des chiffres encore à faire peur : 80km et près de 6000m de d+ annoncés, avec un passage au Pas des ladres dans la neige !! Le Mercantour, c'esr du lourd !! Une épreuve hors-norme pour son rapport distance-dénivellé et pour le site classé Parc National dans lequel il évolue.
Me voilà au départ d'un de mes gros objectifs de la saison, tous les voyants sont au vert à priori ... il est 4 heures du matin.
On termine les préparatifs au Camping, et nous voilà dans les rues désertes du village pour rejoindre 500 passionnés sur la Place de St Martin : ambiance ...
Cliquez sur l'image pour revivre l'ambiance du départ à 360° !
Les dernières photos avec mon Poulet et le Caillou ci-dessous, et plus bas, aux côtés de Pilou et Sylvain. Il faut y aller les gars, soyez forts !!
Bien que je n'ai jamais mis les pieds dans le Mercantour avant cette épreuve, j'ai fait en sorte de bien préparer mon affaire, grâce au très bon travail de mise à jour sur le site officiel de la course : lecture des cartes IGN, analyse du relief, ... de sorte à ''mentaliser'' quelque peu le parcours à effectuer. J'ai pour habitude de fonctionner par tronçons sur tous mes ultras, de sorte à avancer d'objectifs en objectifs. Vous trouverez ainsi dans ce récit la façon dont j'avais découper ces 80km, en 3 parties distinctes, avec pour chacune une logique de course différente.
PARTIE 1
St Martin de Vésubie (km0-980m) - Boréon (km30-1500m)
30 Km
D+2100
D-1600
Ce que je me suis dit pour une gestion optimale :
'Section d'échauffement, rien que pour le plaisir, avant d'attaquer les choses sérieuses''
Cette section comprend un dénivellé déjà conséquent, mais les sentiers ne sont pas encore
techniques, le départ se fait par 5km de route, la première descente se fait sur pistes de ski,
et du km20 au km30, le sentier est très roulant pour rejoindre Le Boréon .
Les Points à retenir :
Ravitaillement au cours du Col de Barn (30' avant le sommet - km15)
Frontale obligatoire jusqu'à 5h30 environ.
Passages de névés aux alentours du Col de Barn (surtout côté nord, sur la descente)
Possibilité de passages ventés et donc froids par endroits
Les Difficultésdu parcours :
Col de la Colmiane - km7 - d+700
Col de Viellos et Col de Barn - km18 - d+1100
Col de Saleze - km 25 - d+200
Le départ est donné. Cà part ''gentiment'', tous les favoris sont là (Seb Chaigneau, dernier vainqueur, Pascal Blanc ou Guillaume Millet pour ne citer qu'eux), l'ambiance est décontractée. Les 4-5km de bitume sont vite avalés, avec un somptueux cortège de lucioles dans notre dos ... que ces départs de nuit sont superbes. Au bout de 20', je suis en 2ème ligne, j'observe, je profite, et je regarde qui m'entoure toutefois; à ma droite, un coureur que je ne (re)connais pas ... puis je le regarde à nouveau et sa tenue me dit quelque chose ... c'est Pilou !!!!!!! Le con, je m'attendais pas à ce qu'il parte aux avants postes ! et Sylvain est là aussi ... super de partager un bout de route ensemble ! ... mais sans prétention aucune, je lui rapelle le programme de la journée histoire qu'il profite jusqu'au bout !! Nous voilà rapidement sur les premièrs sentiers pour monter au Col de la Colmiane, km7, avec depuis le départ 700m de dénivellé.
Bien qu'il s'agisse de ''l'échauffement'', Seb prends le commandement, et passe (tranquillement) presque tout en courant ... je suis au contact, mais je m'aperçois aux détours de quelques virages que le peloton s'étire très fortement ! Pour tout dire, au passage du Col, nous ne sommes plus que 3, avec Guillaume Millet. Nous discutons, l'ambiance est très sympa entre nous; la descente pentue sur les pistes de ski se fait très prudemment, je m'efforce de rester à l'économie, à petits pas, pour éviter de casser toutes les fibres avant le 10ème km !! Du coup, des avions de chasse nous reviennent dessus, Pascal Blanc et Guillaume Bernard en tête ... et nous voilà un groupe de 8-9 coureurs dans les rues de St Dalmas, à l'apprche de la vraie première difficulté du jour, la longue montée vers le Col de Barn, une ascension avec 1100m de dénivellé au programme ...
Le jour pointe le bout de son nez, la matinée s'anonce magnifique, on va pouvoir profiter de cet envirronnement somptueux ! Très vite, nous alternons marche rapide sur les grosses pentes et un maximum de relances en courant, toujours sous l'impulsion du Seb qui commence à faire très forte impression ! J'ai même pas le temps de prendre des photos ... lol ... et finalement, le groupe s'étire de la même manière que lors de la première ascension, Guillaume et moi-même restons ces compagnons de route, le reste du groupe étant légèrement décramponné petit à petit. Le décor est très atypique : de grosses coulées de neige ont emporté d'énormes tronçons de forêt, nous nous frayons un passage à travers ces dégâts, et au détour d'un virage, nous croisons 1 chamois quelques mètres au dessus de nos têtes ! ''C'est çà ici'' nous rapelle Seb, ''et celà ne fait que commencer !'' ... l'immersion en pleine nature est totale !! Aux 2/3 de la montée, nous sommes déjà à 2000m d'altitude, nous arrivons au premier ravitaillement, au Col de Veillos. Les proches de chacun sont là, pour Seb et Guillaume, mais dans la mesure où je savais que je n'aurai personne j'avais emporté 2.5l sur moi à St Martin, ce qui m'a permis de ne pas m'arrêter et de faire le plein à Boréon, au km30 (2.5l pour 3h30 de course, c'est bon non?). Et du coup, me voilà reparti tout seul, comme un grand, en tête de course ! En fait, cette petite avance me permet de temporiser, le temps qu'ils me rejoignent, et de prendre une petite photo ! (ci-dessous, on les voit en tout petit !)
Je trouve que pour un ''échauffement'', le trio avance bien !! Seb imprime le rythme, comme depuis le départ, et là on je passe en marchant, lui continue à trotinner ... je sais bien que la route est longue, mais à ce moment, il me semble vraiment au dessus du lot, en grande forme ! Nous approchons du Col, les premiers Lacs de la journée, les couleurs du lever du soleil au loin, les premiers névés nous entourent, çà y est, nous entrons dans la Haute Montagne ! La fin de l'ascension en images et en vidéo ci-dessous, çà parle tout seul ...
LA PANORAMIQUE DU SITE OFFICIEL - Tout simplement Bluffant !
Le Col de Barn est franchi, un coup de chapeau aux bénévoles ici présents, ils me semblent bien isolés ... et il nous faut attaquer la descente. Dans un premier temps, le cheminement n'est pas évident, nous cherchons les balises les unes apès les autres, dans cette forte pente rocailleuse parsemée de névés, mais notre ''guide'' est un habitué ! Le Seb est comme chez lui sur ce raid du Mercantour !! et nous voilà très vite sur un beau sentier en forêt, la pente est raisonnable, le sentier courable, et cette fois c'est Guillaume qui prend la main et nous fait une très belle descente ! 400 mètres plus bas, nous croisons une belle vache (Vacherie de Salèze), et nous devons remonter le Col de Salèze, 200 mètres positifs en pente douce, entre grande piste et petit sentier bucolique ... finalement, je m'étais préparé à pire ''mentalement'', mais je trouve long quand même, car il faut tout passer en courant ... au sommet, petite pause avant de basculer de nouveau pour 500m négatifs et rejoindre Le Boréon.
Là encore, la portion est assez roulante (d'où ce découpage de la course), tout en faux-plat descendant. Franchement, çà va vite; comme çà, au pif, je pense qu'on est pas loin des 14km/h quand même ... c'est pas les portions que je préfère, franchement il me tarde d'attaquer la suite désormais !!
Nous passons au dessus du barrage du Boréon, les couleurs sont magnifiques, le soleil commence à pointer le bout de son nez, je suis devant (mais derrière Seb !), les sensations sont pas mauvaises, on va pas se plaindre !! 3h30 de course environ, nous voilà au second ravito.
PARTIE 2
Boréon (km30-1500m) - Sommet Cime de la Valette (km60 - 2500m)
30 Km
D+3000
D-2000
Ce que je me suis dit pour une gestion optimale :
'Choses sérieuses : alterner marche-course mais en gardant toujours une réserve …''
Le gros morceau du parcours et l'essence même de ce trail dans le Mercantour, avec ses Lacs,
ses marmottes, ses chamoix, ses cailloux … et ses difficultés !Le dénivellé est énorme, car il
se cumule quand même à ''l'échauffement'' ! On sera déjà à 5000m de d+ !!
Les Points à retenir :
Ravitaillement Km 40 et Km 50 avec Sac Coureur à disposition km 40
Le terrain est désormais très technique, avec beaucoup de pente et de cailloux, comme j'aime !
Les descentes seront cassantes, donc il fau penser à gérer pour rempiler derrière !
La portion Lac de Trecolpas-Pas des Ladres sera enneigée et équipée de cordes : prudence.
Portion de ''relance'' à la sortie du Relais des Merveilles … avant d'attaquer LE MUR !
La chaleur peut faire son apparition, il faudra s'hydrater et s'équiper en conséquence.
Les Difficultésdu parcours :
Pas des Ladres - km 38 - d+1000
Baisse des 5 Lacs - km44 - d+400 + Baisse de Prals - km47 - d+200
Cime de la Valette - km60 - d+1300
Cette fois-ci, je me fais ravitailler par l'équipe corse d'Alain et Philippe, qui m'ont proposé très gentiment de m'aider, et je change ainsi mes 2 bidons, pour repartir avec 1 litre d eboisson énergétique plus qe qu'il me reste dans le camel-back depuis le départ, environ 0.5l (je sais çà fait pas 2l pour les pointilleux au niveau réglement, mais je sais que j'ai 10km à faire, et que nous devrions les faire en moins de 2heures à priori ... donc mea culpa ! ; ps:ne portez pas réclamation !!). Du coup, pas d'arrêt ici non plus, juste le temps du pointage; Guillaume est prêt très vite aussi, nous prenons un peu d'avance, Seb est avec ses proches, il nous rejoint un peu plus loin. Le départ après le ravito est de nouveau ''tranquillou'' le long de la rivière, 1 à 2 km pour aller chercher le début de l'ascension du Pas des Ladres. Par contre, une fois au pied, il faut gravir 1000m de dénivellé, on entre dans le ''vrai'' Raid du Mercantour. Le terrain devient technique, les pentes plus abruptes (avec des relances toutefois en courant assez nombreuses), et les animaux toujours plus nombreux, mais visiblement pas inquiets de nous voir là !!
Seb pose devant la cascade de Pierastreche !!
On aperçoit un chamois sous les arbres au milieu !
A mi-montée, nous arrivons comme dans un cirque, avec un superbe Lac à notre droite, le Lac de Trecolpas. En fond, au loin, le Pas des Ladres, où on distinguait à l'oeil l'ombre d'un bénévole perché sur un rocher, tout petit, tout petit, tout petit ... La vidéo :
a ce moment là, j'ai fait tomber l'appareil photo !! on ma l'a retrouvé et j'ai réussi à le récupérer le lendemain ! Beaucoup de chance... dommage pour les photos de fin de course ... dommage pour les vidéos, ce sera pour la prochaîne fois ! Je n'abdiquerai pas !!
A partir du Lac de Trecolpas, nous entrons dans un univers tout blanc, les appuis sont très fuyants, on comprends alors pourquoi certains passages du parcours initial ont du être annulés ! C'est vraiment la portion la plus enneigée. Mémorable ! On tente de rester au maximum sur les blocs, où la progression est plus facile, mais pour le final de l'ascension, plus le choix ! Il faut monter ce couloir de neige, tout droit, en se servant des belles marches creusées par nos GO du jour . Une corde est là pour pallier à d'éventuels déséquilibres. Je me régale, c'est tellement dépaysant !! Ca passe presque trop vite ce passage ! Nous passons au sommet. Et derrière, la descente est de même nature ! Chaud !!
Je suis bien content de maîtriser la technique de la ramasse !! On se mets sur les talons, jambes fléchies, on place les bâtons en gouvernail à l'arrière, et on se laisse glisser !!! Les batôns servent alors à l'équilibre et au frienage ... en 10 secondes, nous voilà en bas avec Seb !! sans aucun effort ... Encore un passage mémorable, où chacun y est allé visiblement de sa technique personnelle !! Nous attendons Guillaume, et nous voilà prêts en attaquer une descente très technique pour rejoindre Madone de Fenèstre, à mi-course, toujours tous le3. Les passages de névés en devers sont par contre beaucoup plus délicats, heureusement qu'ils ne sont jamais très longs. Ensuite, c'est cailloux, cailloux et cailloux ! De la montagne quoi, le top !! Je me régale, je commence à trouver d'excellentes sensations, alors que jusque là j'étais plutôt ''content de suivre'' comme on dit ! Seb attaque un peu à l'approche du pointage, je pense en fait qu'il voulait un peu d'avance pour qu'on reparte ensemble cette fois !
Finalement, nous prendrons le temps de nous restaurer, et je change de tenue pour enfiler short etdébardeur, il va faire chaud ! Je garde le buff, la veste et les manchettes dans le camel au cas où. Les bénévoles sont aux petits soins, le sac est prêt quand on arrive, ils remplissent les bidons, ... c'est trop !! Merci à tous !!
5', et nous voilà repartis tous les 3 ... pour encore 40km ! ... dire que l'altimètre indique déjà plus de 3000m de positifs ...
Par contre ici, pas detransition, on repart desuite dans le vif du sujet ; direction la Baisse des 5 Lacs, 400 mètres plus haut. Dès l'entame, Seb imprime un rythme soutenu, légèrement plus soutenu que depuis le début de course ... je le vois à mon cardio. 2 solutions, soit je gère et je laisse filer (et je le reverrai plus ...), soit je m'accroche en espérant que ''l'orage passe'' sous peine d'exploser en vol ! J'opte pour la B ! Guillaume semble décrocher légèrement. Le rythme est très soutenu. Petit à petit, au fil de l'ascension, je me sens de mieux en mieux, comme si en fait j'avais toujours un peu de mal à me remettre dedans après une descente. Cette fois, ce sont les marmottes qui courent et sifflent devant nous ! Malgré le rythme, j'arrive à profiter de ces instants, c'est extraordinaire, exactement comme on m'en avait parlé de ce Parc du Mercantour !! A la bascule, petite descente au milieu des Lacs (j'ai pas eu le temps de voir si il y en avait 5 par contre !), et pour la première fois depuis le départ il me semble, c'est moi qui fait le tempo !! ... d'ailleus à trop m'emballer, je me fais une superbe glissade sur une pente herbeuse détrempée !! La descente est très courte, puisque nous devons rattaquer la Baisse de Prals, que l'on aperçoit depuis un moment, avec de olis lacets dans les cailloux (çà change plus maintenant !). J'imprime le rythme il me semble, Guillaume n'est pas loin, juste un virage en dessous : ''Les gars !! J'ai une bonne blague, vous voulez la connaître ?'' nous lance-til ! ... et Seb de lui répondre ''Gardes la pour l'arrivée !'' ... plutôt sympa comme ambiance ! j'ai adoré partagé ces heures de course en leur compagnie, c'est exactement l'état d'esprit que je recherche dans cette pratique, malgré la recherche de performance ! Ce n'est pas incompatible, la preuve ! Le rythme pour rallier la Baisse ne fléchira pas, la course est bel et bien lancée!
C'est bizarre, mais la descente qui suit ne m'a pas frappée, j'en garde peu d'images, alors qu'elle était relativement longue, plus de 700 mètres à dévaller pour rejoindre le Relais des Merveilles, km50... allez savoir pourquoi ...
Par contre, je sais qu'en bas, une pettie portion de relance nous attendais, avant de rejoindre la ravito, et à la sortie de celui-ci. Je dis à Seb qu'il vaut mieux lever le pied, la route est ncore longue, et une grosse difficulté nous attend. Relais des Merveills, Ravitaillement. Seb retrouve ses proches, et de mon côté, je remplis mon camel avec la poudre que j'avais récupéré a Madone, je fais le plein des bouteilles, je repars avec 2-3 litres ! C'est lourd, mais je sais aussi que cette portion est la plus longue, et sera la plus chaude ! Je prévois de quoi m'arroser, car il n'y a aucun point d'eau sur le parcours . 3'-4'-5' plus tard (on voit pas le temps passer), nous voilà repartis ... personne n'est arrivé derrière nous, nous n'avons aucune idée de où est passé Guillaume; Seb me dit qu'ila aperçu un coureur en contre bas dans la Baisse de Prals ... rien n'est jamais fait !!
J'appréhendais quelque peu cette section, car il y a pas loin de 5km pour rallier le départ de la prochaîne difficulté, mais finalement, les traceurs nous ont dégotté un petit chemin detoute beauté ! Ca passe beaucoup lus vite que prévu (c'est peut le fait d'avoir imaginé pire qui fait çà aussi ! la préparation mentale je vous dit !!). Je fais le rythme de nouveau, je me sens très très bien .
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