Le Blog du Lémurien

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GRP 2009 : LE RECIT

Vendredi 28 Août 2009

A lire au préalable pour comprendre comment je suis arivé là

Conditions au départ : températures douces au village de Vielle Aure, mais ciel complètement bouché ; le plafond nuageux est très très bas. L'ambiance au départ est très agréable, tout le monde est zen, pas de stress ... le temps de faire pointer le dossard électronique, les dernières photos avec les potes, le dernier mot d'encouragement ... et le départ est donné, à 5h10 à peu près.

 

Ce que j'aime, c'est que ç'est pas le sprint du Grand Raid de la réunion, comme si l'arrivée était dans 10km ! On a le temps de savourer ce départ, dans les rue de Vielle Aure, des encouragements, de la musique d'ambiance style ''fanfare, les clowns démarrent !'', de s'échauffer légèrement en arrivant sur Vignec, pour attaquer le Col de Portet et ses 1400 mètres de dénivelé positifs ! Je me retrouve rapidement aux avant postes, et mon petit Sylvain vient même me glisser quelques mots d'encouragement dans le village de Vignec avant de reprendre un rythme raisonnable ! Virage à droite, et hop, dans le mur ! Je m'empresse de passer en marche rapide, même si mes bâtons sont encore fixés dans mon dos jusqu'à Espiaube. Beaucoup de coureurs passent tout en courant ... et me voilà aux alentours de la 10-15ème place. Nous attaquons très vite une portion raide, où tout le monde marche, en file indienne, avant de nouveau de reprendre en courant vers les Granges du Lias. Juste avant, un ovni nous double sur la droite !! plein gaz, je suis même étonné : il s'agit de Régis Coumenges (déjà lui ...), qui remonte de suite à l'avant de la course. Pendant ce temps, j'en profite pour échanger 2-3 mots avec Daniel Lévy, rencontré au Mercantour ... et finalement, il n'aura pas l'occasion de discuter beaucoup pendant pas mal d'heures de course après !! mdrrr (cf son Histoire Unique sur ce GRP ici ; bravo pour ton mental, c'est énorme ! ). Passées les granges, je remonte quelques coureurs, mais j'ai bien chaud déjà, alors que je suis en simple maillot... Finalement, je reprends un groupe de 4-5 coureurs, où figure un des favoris, l'homme du Trail des Citadelles Patrick Bruni, et je me cale derrière. Très vite, on rejoint un coureur arrêté au bord du chemin, qui semble nous attendre ??? C'est Régis !! Le voilà repartant avec nous ... et très vite je comprends ! Sa stratégie de course est la suivante : coller aux basques d'un certain Darmaillacq le plus longtemps possible !! et vu qu'il m'a pas vu en me doublant, il croyait que j'étais déjà devant ... jusqu'à ce qu'il s'en aperçoive ! Et le voilà donc à nous (m') attendre sur le bas côté !! cocasse non ??? on redémarre donc tous ensemble, direction Espiaube. Le chemin est courable dans la forêt, très agréable. Nous devons ensuite traverser la rivière à gué, et là, la première de Régis ! Une belle glissade, le voilà détrempé ! Au moins, il a pas chaud lui ... j'aurai presque pu m'en débarrasser ici en fait ! Peut être j'aurai du l'aider un peu plus ... mdrrr ! Premiers encouragements au son des cloches en revenant sur la route, puis arrivée à Espiaube. Je vérifie les temps de passage : déjà près de 15' d'avance en 1 heure de course !! et sur la colonne la plus optimiste, celle en 24 heures, qui déjà me laissait dubitatif avant le départ !! sans repères, difficile de faire une estimation ... ce qui est sûr, c'est que je décide de lever le pied, même si j'ai l'impression d'être sur un bon rythme ...

A Espiaube, premier arrêt technique ! Celui-là ne m'inquiète pas, je suis un habitué, je le mets sur le compte du petit déj ...  et nous voilà de suite dans le MUR ! Une belle pente on va dire. J'ai dégainé mes bâtons, et çà pousse, çà pousse ... sans forcer outre mesure, je suis avec Régis, et nous sommes vite 3ème et 4ème. Les 2 coureurs qui nous précèdent doivent, à l'approche du Col de Portet, être à 1-2 minutes, on aperçoit encore leur frontale. Derrière, en contre bas, c'est un ballet de lucioles, toujours appréciable dans ces courses nocturnes ...

1h42 de course ... passage au Col de Portet ... déjà! J'en profite pour retirer ma chaussure, car j'ai ressenti un léger échauffement, et je préfère vérifier de suite ... mais en fait, c'est parce que la pente était trop raide ! Pas de souci ... nous voilà reparti, en petit groupe de 4-5 coureurs, sur ce chemin en balcon au dessus du lac de l'Oule. Le lac est à vue, le lever du jour fait son apparition, ... premier instant de régal sur ce GRP ! Le Pic de Bastan est face à nous ... la vidéo parle d'elle-même...


 

Nous croisons ensuite un baliseur, qui encore faut-il le souligner, a fait, comme tous ses collègues, un boulot extraordinaire !! la balisage a été plus fort que le brouillard ... et dieu sait si il y en avait ! Merci et bravo ! Nous approchons du ''Pays du Caillou'' (et des Lacs), qu'il va nous falloir traverser pendant une bonne heure. Nous jouons au chat et à la souris avec les nuages, qui montent, descendent ... c'est un vrai régal ! Refuge de Bastan, deuxième pause technique pour moi ... là, je commence à me poser des questions, c'est vrai que j'ai pris un léger coup de chaud au départ, puis il faisait frais et humide ensuite ... je suis en mode ''surveillance'' !! Faudrait pas que çà dure ...

Juste après le Lac de Bastan, je croise mon ami Claude Escots, que l'on attendait le couteau entre les dents, lui le coureur des Pyrénées, mais qui a préféré renoncer pour se préserver, ne se sentant pas à 100% ... un vrai sage ce Claude ! RDV dans 2 mois, on compte sur toi Claude !!

 


Très vite, nous voilà dans le mur final du Col de Bastanet, au milieu de tous ces cailloux ... j'adore ! Le groupe hésite à partir à gauche, mais je sais que le chemin est cairné à droite, donc nous restons sur l'itinéraire. Nous basculons. Je range mes bâtons. Je suis aux côtés de Régis, Patrick Bruni, Philippe Verdier, et Gilbert Etchegoimberry. Chacun attaque sa descente, sans prise de risque, car le milieu est hostile ! Le temps de prendre quelques photos, et nous voilà de nouveau dans la purée ... dommage. Soleil, rdv au prochain col !! Pour terminer avec ''Le Pays du Caillou'', voici une petite vidéo ci-dessous ...



La fin de la descente sera plus ''confortable''. Gilbert s'échappe quelque peu. Je suis juste derrière Régis. A l'approche d'une bifurcation, ce sacré Régis ne voit pas le balisage (c'est parce qu'il va trop vite déjà) et part vers le virage du Tourmalet ! Je le rappelle pour le remettre sur le droit chemin ... j'aurai peut être du encore m'en débarrasser !!?? lol Nous voilà tous les 2 partis sur Artigues, par ce joli sentier, bien sauvage, mais humide ... Régis retrouve sa femme et bébé, et je retrouve mon oncle, qui m'a proposé de me faire l'assistance toute la journée ! Super content !! On nous annonce 2ème et 3ème ... je comprends vite que les 2 premiers au Col de Portet ont quitté la trace, mais où ??? Je mange mes premières bananes ... mais je dois de nouveau faire une pause technique !! Là je suis inquiet. J'hésite à prendre mon Immodium que j'ai dans le sac, mais j'opte plutôt pour 4 verres de coca ... là çà cogite sérieux. Régis est déjà reparti. Je repars, et me voilà en fait deuxième. C'est parti pour le Col de Sencours. J'attaque en marche rapide. Très vite, j'aperçois Régis devant, à quelques minutes. Derrière, Philippe et Gilbert ne sont pas loin. Au fil de la montée (toujours dans la purée ... impossible d profiter du Pic du Midi pourtant devant nous !), mon rythme s'améliore, l'altimètre me confirme que çà pousse bien ! Vers 2000 mètres, alors que je reviens sur Régis, nous transperçons ce mur de grisaille pour changer d'univers et découvrir enfin ces belles Pyrénées !! Magnifique !

 


 
 Nous allons en profiter un bon moment, presque jusqu'au Lac Bleu, soit plus d'une heure (faudra se satisfaire de çà cette année !). Petit Arrêt (trop court ?) à Sencours, et nous voilà tous les deux en partance vers Hautacam, avec 4 cols à franchir avant ! Cette section sera la plus belle du jour. Il fait presque chaud, mais nous profitons à 200% de ces monotraces au dessus des nuages, alternant montées, descentes, du caillou, un vrai régal à courir ! Nous ne croiserons presque personne, l'ivresse des montagnes me gagne, je respire le trail, l'état d'esprit ''skyrunning'' me gagne, je cours le ciel !! Mes soucis digestifs semblent dépassés (Merci Coca !), le rythme est très très bon ... presque trop bon d'ailleurs !
 
 
 
 
 
 
Nous franchissons le difficile Col de Bareilles, prenons le soin de bien temporiser dans la descente, car celle-ci pouvait laisser des traces avec ces pentes très raides ... mais dans la remontée de la Hourquette d'Ouscouaou, petit coup de mou ! Je manque d'eau, je n'ai plus de solide à manger ... j'ai fait une erreur de débutant au Col de Sencours, alors que je le savais très bien !! On va gérer la crise, et redescendre calmement jusqu'à Hautacam ; Régis semble d'accord ...

 
Le ravito d'Hautacam, km 55 sera vraiment le bienvenue ! On prends le temps, car là, l'hypo n'était pas très loin, j'ai frôlé la correctionnelle, mais le plus important est de l'avoir anticipé ... le tonton est là, le papa de Régis aussi ; quel bonheur d'être suivi comme cela, de voir que tout le monde vit l'aventure ! Surtout que là, aucune de mes 2 balises GPS ne fonctionnait depuis Sencours, donc on me croyait perdu ... (les limites de la technologie !).
 
 
Je propose à Régis de profiter de la section Hautacam-Villelongue pour se refaire la cerise, d'assimiler ce ravito, et d'en garder pour la suite. L'envie de dérouler sur cette belle piste est tentante, mais je sais aussi que la route est longue, avec le Cabaliros comme prochaine difficulté. Nous savourons donc la descente, et nous voilà donc à Villelongue ! Il est 14 heures. Nous avons toujours une énorme avance sur les prévisions ... mais la forme est là ... Le ravito est très agréable, l'équipe de bénévoles nous servent une très bonne soupe avec un goût de reviens-y 3-4 fois !! Petite photo avec les ''pros de la soupe'', petit changement de maillot pour repartir au sec, on recharge les bouteilles, et hop, çà repart. Régis se fait désirer, mais ce n'est que pour partir de plus belle ! Au pointage de sortie, nous apercevons nous poursuivants juste là ! C'est bon çà, çà nous mets un petit coup de pression !!
 

Pour rejoindre Pierrefite, véritablement le pied du Cabaliros, petite surprise du chef ! Un mur à escalader, pour 50 mètres de dénivelé, afin d'éviter la route principale ! Cà remets de suite dans le bain au moins !! Derniers encouragements du Tonton au départ de la voie verte, je dégaine de nouveau mes bâtons, et hop, c'est parti ... pour 1800 mètres de d+ ! Régis est bien, et je sens aussi que çà va bien. Je mène le duo et imprime un rythme de marche plutôt costaud. Nous allons faire les vrais robots jusqu'à Turon de Béné, le ravito, sans jamais baisser de régime. Au ravito, nous sommes tellement en avance, que nous prenons l'organisation de court ! L'ordi n'est pas branché, nous nous servons à manger dans les cartons ! La soupe ... est encore dans les sachets ! Tant pis, on va prendre ... des bananes !! On se sert comme à la maison, mais on ne s'attarde pas. On repart sur le même rythme. Sur les portions raides, l'altimètre affiche plus de 1000 mètres/h quand même ... et nous irons comme çà jusqu'en haut. Régis est toujours là, sans bâtons ! Il ne va pas me lâcher ... mdrr !!! Nous doublons encore un baliseur (décidemment partout), trottinons un peu sur la relance, et il faut alors attaquer le mur final. Le plafond est très haut, et je comprends alors que nous ne verrons plus aucune montagne jusqu'à l'arrivée ... frustrant ...


Ce final est un peu difficile pour Régis, mais il gère bien à son rythme. J'arrive au sommet, et qui voilà ? Mon ami Rémy !! Monté de Cauterets pour faire la descente derrière nous, on l'a lui aussi fait courir pour être dans les temps !! J'en profite pour manger une ... banane et voilà mon Régis, content d'en terminer avec ce Cabaliros ! De Pierrefite, nous avons mis 2h30, ravito compris. Cà n'a pas traîné. La descente sera du pur régal, sur un rythme très régulier. Le sentier pour rallier Cauterets est vraiment des plus agréables ...
Cauterets : il est 18 heures ... mon timing m'indiquait une fourchette entre 19 et 20 heures !! Le ravito à l'intérieur du bâtiment de la Mairie est très agréable ... mais la soupe n'est pas non plus dispo ! Rhhhhh ... ''bananes svp'' !!!  Le plus important, c'est quand même que toute la famille est là ! Ma femme, ma fille, les beaux-parents, Fabrice, le tonton !! Le staff est presque au complet !! Très énergisant, bien plus qu'une soupe au final !! Je suis aux petits oignons ... j'en profite donc pour changer les chaussures, bien me ravitailler, profiter 2-3 minutes de ma fille, ... Régis quand à lui (et oui il est toujours là ! Lol ) est ''drivé'' par son papa, fier comme tout du fiston ! La pause doit durer environ 10 minutes quand même ...

et nous voilà repartis, sous les applaudissements de toutes les personnes présentes ! Un super ravito Cauterets !!  Côté course, difficile de savoir où nous en sommes. Le fait d'être à l'avant nous laisse dans l'inconnu ! On sait juste que au moins 4 coureurs étaient à 5-10 minutes à Villelongue, mais après ? Pas de pointage à Turon de Bene, et nous n'aurons de nouvelles du pointage de Cauterets que bien plus tard ! Nous avons toujours la pression, c'est bon çà !! Sachant d'autant plus que Romain Olivier est un très bon finisseur … le doute est toujours là, la route est encore très longue, nous n'avons même pas attaqué la nuit !!

Toujours est-il que nous nous entendons à merveille, Régis est en super forme, nous sommes vraiment de niveau égal, et nous partageons là une superbe aventure !! Le Col de Riou sera dans la lignée du Cabaliros, sur un gros tempo !! Nous courons de longues portions jusqu'à la Reine Hortense (entrecoupées de marche rapide), et ensuite, mode robot marche avec bâtons jusqu'en haut ! Si on enlève le temps passé au ravito, Cauterets-Col de Riou : 1h15 il me semble. Nous sommes content car du coup avec cette avance sur les prévisions, nous allons faire aussi la descente de jour. Pour le coucher de soleil sur les sommets faudra revenir, mais au moins, on sort pas les frontales ! Petit morceau de descente pour rejoindre le point d'eau au parking Béderet, sur la station de Luz Saint Sauveur. Nous retrouvons avec étonnement notre staff, mon père est là aussi !! et une collègue avec son fils Fabien, un passionné comme nous tous, que je remercie pour les vidéos ! Ils nous annoncent alors un écart de 40' à Cauterets ! On savoure donc ce ravito, d'autant plus qu'il y a de la soupe, de la bonne humeur … et des bananes !

 

 
Nous repartons par la rampe d'escalier. La descente est super agréable (jusqu'à Sazos du moins !), nous croisons la route où à chaque virage, le camion bleu du père à Régis arrive à fond la caisse ! chaud devant !!! Cette section est pour tous les deux un pur régal.
 
 

 

Nous traversons ensuite Grust, où le staff en a profité pour improviser un ravito saucisson, vinrouge (faut bien qu'ils se soignent aussi !) et nous arrivons à Sazos. Là, je vais pas vous cacher que moi aussi je les ai trouvé longs ces 3-4 kilomètres de bitume ! La pente est infime … et ça remonte même pour rejoindre le ravito … le Régis, avec ses 32'30'' sur 10km (avec entraînement il a dit !), il se frise à mes côtés !!

 

 

On maintient un ''gentil'' 12km/h sur le descendant, puis on alterne marche-course pour arriver à la base … juste avant la nuit ! Dernier gros ravito (soupe- banane off course !!). Régis serait bien resté un peu plus longtemps, mais je lui mets un peu la pression pour repartir. Toute la famille était encore là, c'est du tout bon pour le moral !

Juste le temps de sortir la frontale, et nous voilà prêts à attaquer la longue remontée de la vallée jusqu'à Tournaboup. Nous sommes encore sous pression, car le dernier écart est toujours celui de Cauterets, et les 40' me paraissent fragiles vu le morceau encore à venir (en fait j'ai pas l'habitude de gérer ces situations !) ; je dis à Régis que cette section, de 2 heures environ, est une phase clé … Après la sortie de Luz, il nous faut monter au château, puis s'en suit une longue remontée le long de la rivière ; Régis prend les commandes et m'impose un rythme de course que j'ai du mal à suivre … je suis encore sur la digestion (ces bananes, on y revient !!), et il faut s'accrocher le temps que l'orage passe … un GB (Gentil Baliseur) nous accompagne un court instant, c'est très sympa, puis on attaque la montée sur Viey me semble-t-il. Le rythme est très soutenu. J'impose le rythme sur ces montées, l'altimètre s'affole ! et les relances derrière sont très rapides … cette section, est une alternance de portions raides et de relances plus ou moins longues ; on a rien lâché, les conditions se sont vraiment durcies, avec la nuit et une bonne pluie continue désormais !!

On passe Sers, puis Barèges, où à chaque fois les supporters sont là, sous la pluie, c'est super bon pour le moral ! Après Barèges, il reste le dernier morceau et c'est Tournaboup ; le photographe de la course est là aussi, le camion bleu démarre devant nos yeux pour attaquer le Tourmalet (je pense que tout le village de Barèges s'est réveillé sur le coup !) et nous voilà en route ! J'ai nettement repris du poil de la bête, c'était bien une question de digestion … résultat : Luz – Tournaboup 1h45 ! Après analyse des temps de passage, nous reprendrons en fait encore 20' à nos poursuivants sur cette section de 15km environ … Sauf qu'arrivés à Tournaboup, nous n'en savons rien ! On nous dit quand même que le troisième est annoncé à 55' à Luz … et je me dis toujours qu'on n'est jamais à l'abri, la nuit va encore être longue dans le Néouvielle !! Dernier ravito avec toute la famille ; ma femme et ma fille sont encore là, à 22 heures. Que du bonheur ! Je change de frontale, pour opter pour la Ultra Belt de chez PETZL, histoire de revenir au Pays du Caillou comme en plein jour, je reprends ma paire de Trail Attack, une tenue sèche … et j'enfile même la veste car en sortant de la tente de ravitaillement, mes poils se hérissent sur mes bras d'un seul coup ! Un bisou à tout le monde, et nous voilà de nouveau en tête à tête (cette fois c'est sûr, il va pas me lâcher le Régis !) dans cette nuit noire, pour attaquer le Col de Barèges.

 

 
Je sais que le départ n'est pas trop raide, nous passons en mode marche rapide, car la course ne devient guère plus efficace … à partir de Pountou, je perds tous mes repères ! Avec ce brouillard, impossible de s'y retrouver … notre seul guide sera ma frontale et mon altimètre ! Plus on avance, plus je sens le régis derrière moi, impatient d'en terminer … ''Nico, combien ?'' … puis 2' plus tard ''Nico, combien ?'', puis ''Nico, combien ?'' … en fait, il me demandait combien il restait de dénivelé !! Et çà avant la cabane d'Aigues Cluses ! ou plutôt avant la tente à droite qui nous a précisé qu'on était bien à la cabane, car on ne l'a même pas vu ! Le dernier mur sera interminable … pour tout les deux … je lâche Régis, chacun monte comme il peut … mais même si je maintiens un bon tempo, je commence a être pris par le sommeil … la lutte est difficile ! Les conditions sont désormais très mauvaises : pluie, brouillard, vent, températures froides (moins de 10° je pense) … enfin, j'aperçois la barrière marquant le passage au sommet !!!!!!!! Je discute avec le gendarme de montagne présent au sommet, j'attends Régis 2-3 minutes et nous ne traînons pas pour repartir sur le ravito du Lac de l'Oule.
 
 
 
Je sais la descente terrible, avec ses cailloux mouillés, ses racines … et là je peux bien dire que ma frontale nous a sauvé la mise ! Et ce n'est pas Régis qui va dire le contraire ! Il n'y voyait rien … obligé de se caler dans mes pas, pour maintenir un rythme de progression convenable. Finalement, je pense qu'on s'en est pas mal sorti, et nous arrivons au Lac de l'Oule … mais j'avoue que moi aussi, j'ai eu tendance à regarder mon altimètre toutes les … 20 secondes pour savoir si on arrivait bien !!Petite pause sous la tente … mais j'avoue que les souvenirs me manquent (comme les photos et vidéos), signe que le sommeil est bien présent ! Nous courons tout le long du Lac pour attaquer la dernière difficulté, le Col de Portet, et ses 400 mètres de dénivelé. Bis-repetita avec le Col de Barèges, le sommeil me prend dès qu'on est en mode marche ; c'est atroce ; c'est Régis qui imprime le rythme sur cette dernière montée, tentant comme il peut de me garder éveiller (je crois que je l'ai envoyé bouler quand il m'a dit de faire une vidéo pour passer le temps ! désolé Régis, un Lémurien qui sommeille est un animal agressif !). Une fois à la station, les rubalises se découvrent une à une, toujours tout droit, c'est interminable !! Mais on y est bien arrivé ! On s'empresse de passer sous la tente et qui c'est qu'on retrouve, le Rémy !! Monté de Vielle Aure à notre rencontre, comme au Cabaliros tout à l'heure, sauf que là, il est 1 heure du mat quoi ! … super Rémy ! J'hésite à me faire un somme de 3-4', mais finalement, la soupe aura raison de celui-ci, et il finit par passer comme il est venu ! Je vais finir comme un canon (enfin presque) !! On se renseigne sur d'éventuels écarts (toujours la pression !), mais impossible de savoir quoi que ce soit ... depuis Luz ! Et dans la mesure où on lutte un peu (comparé aux tronçons précédents), le doute est toujours permis ...
 

Nous voilà lancés dans cette ultime descente ! 12Km, 1400m de d- ! Lancés c'est un bien grand mot, car les 5 premiers kilomètres sont très pénibles ... très très pénibles. Il faut relancer, relancer, relancer ... et pour une fois sur ces portions, le Régis me demande de ''faire des pauses'', c'est à dire de lever le pied de temps à autre. Le brouillard est dense, les balises se découvrent les unes après les autres (sauf si cachées par une vache qui dort allègrement ; c'est l'heure vous me direz !) ... çà passe pas aussi vite qu'on le voudrait, mais on finit par y arriver à cette fameuse clôture! On la longe, puis on tombe sur un contrôleur (il falait être solide pour être à ce poste ! Bravo!) ! Il faut alors plonger sur Soulan. Descente très périlleuse, mais que je vais maîtriser grâce à un planté de bâton avant qui me retient, m'empêche de glisser, contrôle ma vitesse sans solliciter mes quadris quelque peu endoloris je vous rassure ! Finalement c'est très bien passé ce mur ! Nous voilà à Soulan, ... il pleut, j'ai pas quitté ma veste depuis presque 4 heures maintenant, mais ça sent l'écurie !!! Sans dire quoi que ce soit, avec Régis, on commence à réaliser l'aventure que l'on vient de faire ... on savoure les derniers lacets pourr evenir sur le tracé de la veille, on croise un dernier baliseur (tout surpris !) qui préparait pour les coureurs du Grand , on prends bien les flèches ''retour'' (ce serait dommage de faire une ''Levy'' à ce moment là !! mdrrr excuses moi Daniel, mais c'était trop fort !) ... et nous voilà à Vignec !! plus que 1500 mètres (4'15'' pour Régis en temps normal), mais là, on va les savourer ! Dernières photos, denrières vidéos, le panneau Vielle Aure, ... toutes les émotions remontent, on se remémore tout ce périple, on sait que nos proches sont là ... la vidéo parle pour nous

 

 

 

 

 

 

 

Toutes les Photos de la course sur Le Site Capture Action Nature
 
 
 
Et pour en savoir encore plus ...

 

 

Régis, je suis content d'avoir partagé ce périple à tes côtés ! Meric beaucoup. Des souvenirs gravés à jamais dans ma mémoire de sportif ...

Encore bravo à tous, bénévoles, organisateurs, finishers, non finishers, tous ceux qui ont oeuvrés et/ou souffert sur cette épreuve qui je le souhaite va perdurer dans le temps, avec toujours ces mêmes valeurs, de simplicité et l'amour des Pyrénées  !!!

 

Le Lémurien



04/09/2009
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